mercredi 3 mars 2010

La leçon à tirer de XYNTHIA. Avis aux inventeurs!

La DDE s'est presque aussitôt manifestée pour signaler qu'elle avait averti bien en amont des risques importants qui se sont réalisés lors de la tempête. 

Météo-France avait annoncé avec deux jours d'avance le phénomène. 

Les autorités ont trouvé pour excuse d'avoir estimé que l'évacuation aurait été plus dangereuse et aurait fait plus de victimes. 


Quand même, ils auraient pu donner des conseils sur les dispositions à prendre par les gens en restant chez eux. La moindre des choses aurait été de donner des consignes toutes simples, comme celle d'avoir au moins une personne éveillée par maison pour monter la garde, ce qui aurait évité de piéger les gens dans leur sommeil. 

Ils ont visiblement sous-estimées les prévisions météo, la combinaison avec les particularités maritimes des marées et dépressionnaires avec la hausse du niveau de la mer, même si elle n'a été que d'une quinzaine de centimètres ces dernières années, on voit bien que c'est important et que cela n'est pas sans conséquence. 


Un constat récurrent dans les zones touristiques, c'est la priorité donnée au business sur la sécurité. 

Ce n'est pas le cas que pour les régions du littoral. Nous avons le même problème en zone de montagne avec les phénomènes d'érosion, de risques de glissements de terrains et sismiques. On peut bien soupçonner les promoteurs immobiliers, les coupables sont bien les élus qui cèdent à leurs sirènes. S'ils n'y trouvaient pas leur compte on n'aurait pas tant de problèmes. 

Quand on voit qu'il y a un problème on s'organise en association parce qu'on ne tient pas compte de nos remarques. S'engage alors un jeu du chat et de la souris pour berner les administrés. On leur dit qu'ils exagèrent, qu'ils disent n'importe quoi, qu'on sait maîtriser la nature, qu'on a des techniques, si vous insistez on fait tout pour vous berner, dans la foulée les élus, comme notre maire, ne donne pas les bonnes informations au préfet. C'est très grave parce que les problèmes ne peuvent pas être anticipés et les moyens de l'État ne seront pas mis en oeuvre à la hauteur nécessaire en cas de pépin. 


Pourquoi cela arrive? 

Parce que pour se faire élire les maires ont besoin de se faire valoir et que ce n'est pas avec des travaux d'entretien et de sécurité qu'ils peuvent se faire mousser. Alors pour avoir plus de moyens ils ont besoin que des taxes locales se créées, autrement dit accorder des permis de construire sans être trop regardant sur la sécurité et le bien-être des habitants. 

Les PPR (Plan de Prévention des Risques) sont en principe des gardes-fous, le problème c'est que curieusement on voit des zones passer du bleu (risque de glissement de terrain), au blanc, juste au moment où un promoteur doit obtenir l'autorisation de construire un immeuble. 

En grattant un peu, on pourrait probablement trouver des campagnes électorales financées en bonne partie par des promoteurs. Alors quand les particuliers veulent contrer les pressions pour rétablir l'équilibre, il ne faut pas croire que les élus vont être content car cela ne les arrange pas, surtout s'ils veulent faire carrière en politique.

De fait, à la Faute sur mer la population dit bien avoir été confrontée, comme nous en montagne, aux mêmes comportements quand ils avaient tiré la sonnette d'alarme on leur avait rit au nez.  


Ce qui est rassurant et aura des conséquences très positives pour tout le monde, c'est que Nicolas SARKOZY avec son grand emprunt souhaitait faciliter les conditions de délivrance des permis de construire, ce qui était plutôt inquiétant aux vues des constats déjà faits en la matière. Cette catastrophe va obliger le gouvernement à plus de vigilance et de rigueur sur le sujet. 


On ne fera pas revenir ceux qui y ont laissé la vie, par contre il faut faire en sorte d'en tirer les enseignements. Le gouvernement devra être plus modeste et revoir l'ordre des priorités: la sécurité des personnes avant tout et dans tous les domaines. 


Vu les difficultés à s'échapper par les toits qui était le plus souvent la seule issue, il serait assez simple d'ériger en règle la présence d'au moins un « vélux » sur chaque toiture. Il semble que ce point fasse partie des nouvelles exigences des règles d'urbanisme. 


Bien sûr à partir de maintenant les permis de construire dans ces zones inondables ne seront plus délivrés, enfin jusqu'à ce que le temps fasse oublier les risques. Mais les habitations existantes ne seront pas détruite et il serait bon de mettre en place des atouts comme la réalisation de fenêtres de toit ainsi qu'un système d'alerte de montée d'eau dans les maisons. 


Avis aux amateurs inventeurs:

Au même titre que les détecteurs de fumées, les inventeurs devraient élaborer un petit détecteur de niveau d'eau à poser au niveau des plinthes pour alerter en zones à proximité des littoraux et cours d'eau. Cela ne devrait pas être très compliqué, avec le déclenchement par un petit flotteur. 


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