samedi 16 octobre 2010

Retraites: ma proposition pour un autre financement.

A vouloir aller trop vite et passer en force on va droit dans le mur.
La plus grossière erreur, c'est quand même d'avoir été provoquer les jeunes, qui plus est en s'en servant d'alibi pour la réforme et en comme si cela ne suffisait pas de leur expliquer que ce n'est pas leur problème, ce qui est assez contradictoire. 
D'abord concernés ils le sont, puisque quelque soit la façon de présenter le problème, ce sont aux qui vont payer la note. Il faut aussi que les politiques réalisent que les jeunes de 2010 ne sont pas ceux de leur époque. Même s'il des qualités, comme l'orthographe, ont baissé de niveau, sur d'autres plans aussi bien de l'information que de la réflexion, des raisonnements et de l'expression, ils ont une niveau de maturité qu'eux-mêmes n'avaient pas à leur âge. Surtout ils ont pu toucher du doigt directement les conséquences des difficultés de leur entourage beaucoup plus précocement que les générations antérieures. Alors évidemment la mayonnaise est en train de prendre.

Il aurait fallu commencer par régler le problème des injustices fiscales avant de mettre le bazar dans la rue. 
Ceux qui ont suivit mes articles ont vu que j'ai toujours dit qu'il fallait supprimer le bouclier fiscal mais aussi l'ISF. L'impôt sur le patrimoine est payé au niveau du foncier, pour mémoire pour ceux qui l'aurait oublié, et cela sans tenir compte des revenus ce qui fait que déjà la pour les contribuables non imposables suivant les endroits cela peut être très lourd, au point que certains retraités ne peuvent plus finir leurs jours chez eux. Être propriétaire est le plus sûr des pièges pour l'État, et c'est sans doute pour cela que Nicolas SARKOZY voulait une France de propriétaires.
Avec l'affaire BETTENCOURT, on a compris que le bouclier fiscal avait, en quelque sorte, été « acheté » par une poignée de fortunés financiers du parti présidentiel, en contrepartie d'une baisse importante, 10% à l'époque puisque le bouclier existait à 60%, de l'imposition.
Depuis, même l'opposition a compris que s'être accroché au maintient de l'ISF était stupide puisque, à la merci de la spéculation foncière, certaines personnes non imposables se retrouvaient à devoir payer de l'ISF.
Avant de s'attaquer au problème des retraites, il fallait donc revoir la copie du fiscal, et il devient urgent de laisser tomber les objectifs électoraux pour se consacrer au rééquilibre des droits et devoirs fiscaux et sociaux, parce que tout est en train de se cristalliser dans un « antisarkosisme » sur tous les sujets de mécontentement. Cela ne fera pas évoluer les choses dans le bon sens et la France perdra sa note « triple A » pour gagner celle de « triple andouille », si le Président et son gouvernement continue ces discours et offensives arrogants et limite méprisants vis-à-vis des jeunes en particulier. D'ailleurs ils ne disent pas « pas de réforme » mais pas cette réforme.  

Pour ce qui est des retraites, se buter sur l'âge de départ et sur le système par répartition lui-même, est un non sens. 
D'abord parce que les gens ont des vies très différentes et que chaque cas est particulier. 
À la base on peut déjà regretter que le problème ne soit pas vu de manière globale. Certes on fait un lien avec la démographie, mais celle-ci a plus largement à voir avec l'écologie mondiale et cet aspect est totalement occulté, de même que l'aspect humain des choses. 
Dans notre système, on voit les naissances comme un facteur positif qu'on encourage par des allocations, ce qui est un non-sens écologique, parce qu'on voit dans les enfants les cotisants des retraites de leurs aînés, et on leur met sous le nez la carotte de la perspective d'une retraite future pour les faire avancer et travailler plus, ce qui pour un certain nombre d'entre eux est très hypothétique. 
Honnêtement, si les jeunes sont un peu malins et font le compte du total de ce qu'ils vont payer dans leur vie pour cette perspective aléatoire, ils auront vite fait de calculer qu'en gérant eux-mêmes ces fonds, ils vivraient mieux et partiraient à la retraite plus tôt et en meilleure santé. Ils pourraient aussi mieux gérer le passage d'un état à l'autre qui est trop brutal et traumatisant dans beaucoup de cas. 
Seulement tout le monde n'a pas les capacités de gestion pour cela. C'est la raison pour laquelle on devrait avoir un choix entre répartition, capitalisation ou mixte, avec dans tous les cas l'État pour le contrôle et la garantie des fonds et du système, mais sans qu'il ait le pouvoir de disposer des fonds lui-même comme bon lui semble, parce qu'il a une fâcheuse tendance à puiser là où il y a de l'argent quand il a un problème. 
Pour tenir compte de l'humain et du minimum social, j'en ai déjà parlé, et cela vaut aussi pour le financement des chômeurs et de la formation continue, ce n'est pas les impôts qu'il faut augmenter, mais faire cotiser socialement tous les robots au prorata du nombre d'emplois humains compensés. Par exemple chaque caisse automatique d'un supermarché remplace une ou plusieurs employés et devrait donc cotiser socialement de façon équivalente à des salariés. 
Autrement dit les machines vont réellement soulager les Hommes en ce que les tâches ingrates ou qui induisent des maladies professionnelles disparaîtront mais sans pénaliser l'emploi et au lieu que les progrès techniques ne bénéficient qu'à une poignée investisseurs, une autre répartition des richesses interviendra à leur création. Au final les gens pourront travailler moins avec le maintien de leur niveau de vie, mais on n'aurait plus à faire face au besoin d'une fuite en avant démographique autant qu'écologique, tout en ayant une meilleure répartition des richesses, sans compter qu'à terme la pression fiscale seraient allégée.
Mais cela implique une révolution totale qui dépasse notre seul pays. La question est de savoir si on veut être la locomotive qui remettra l'humain au centre des objectifs économiques.
Ceux qui ne seront pas d'accord sont évidemment la poignée de gens qui gagnent énormément sur le fonctionnement de la robotique, encore que les plus fortunés commencent à réaliser qu'ils ont des moyens disproportionnés et décident de ne pas transmettre leurs fonds en héritage, mais dans des fondations. Seulement leurs décisions d'aides ne sont pas démocratiques, car eux seuls décident de qui sera ou non aidé. C'est bien la preuve d'un dysfonctionnement du système.  
L'Homme n'aurait plus rien à craindre du développement des machines qui prennent leurs emplois dans ce mode de financement, puisque ce sont elles qui financeraient le maintien de leur niveau de vie, leurs formations continues, l'allégement des horaires de travail et leurs retraites.

Concrètement dans l'immédiat ce qu'il faudrait retirer cette réforme et envisager deux lois, l'une cadre pour ouvrir des choix souples de système, sans doute mixte entre répartition et capitalisation car au court d'une vie nos moyens et situations peuvent fluctuer, et une deuxième loi organique, pour pouvoir procéder à des ajustements en fonction des circonstances du moment et aussi pour transiter du système actuel à un système futur pérenne, sans risquer encore de retrouver tout le monde dans les rues, parce que cette fois le Président de la République de pourra plus prétendre que « désormais en France quand il y a une grève cela ne se voit pas » (sic).


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire